Des avancées importantes

Le SPI salue les engagements nécessaires et attendus pris par le Président de la République le 6 mai dernier tels la transposition en droit français de la Directive SMA d’ici la fin de l’année ou encore la sanctuarisation de notre catalogue d’œuvres cinématographiques françaises face à des prédateurs internationaux. La prolongation des droits au chômage partiel des intermittents du spectacle jusqu’à août 2021 est également une décision majeure que nous avons sollicitée.

Ces engagements sont essentiels à la survie de notre souveraineté culturelle, fortement mise à mal depuis le début de cette crise et qui doit désormais composer avec les plateformes mondiales de streaming, grandes bénéficiaires de la situation actuelle.

Les conditions de la reprise de l’activité

Pour que l’activité puisse reprendre de manière effective, il faut que le fonds d’indemnisation temporaire pour les futurs tournages, soit mis en œuvre de toute urgence avant le mois de juin 2020 et que les assureurs acceptent de contribuer dans ce cadre à l’effort fait par l’ensemble du secteur. L’engagement du Président de la République a été fort à ce sujet : sa mise en œuvre concrète est donc attendue !

Reste à savoir quelle considération sera accordée aux tournages définitivement arrêtés du fait de la crise sanitaire ? Nous pensons particulièrement aux captations audiovisuelles de spectacles lourdement touchées dès avant le confinement par les annulations qui ne peuvent être reportées, ou encore aux tournages de documentaires en cours à l’étranger qui ne pourront être terminés. Aujourd’hui, aucune solution n’est proposée pour ces productions.

La reprise est ardemment souhaitée par les producteurs. Nous travaillons activement à la finalisation du protocole sanitaire de reprise des tournages via les CCHSCT de la production cinématographique et audiovisuelle. Mais jusque dans les prochains mois, la question des conditions sanitaires des comédiens pourrait, dans certains cas empêcher la reprise des tournages, sauf à dénaturer les œuvres concernées. Il y a là un vrai problème dont nous devons avoir conscience.

C’est pourquoi il reste indispensable que les entreprises qui demeurent soumises au risque COVID puissent momentanément remettre leurs salariés au chômage partiel dans deux situations :

  • après la reprise d’un tournage, en cas d’interruption sanitaire forcée. Cette mesure est la mesure essentielle qui devrait permettre à la filière de faire face à cette crise. Elle demeure cruciale dans les mois qui viennent.
  •  pour les entreprises qui resteraient dans l’incapacité de reprendre les tournages programmés au cours des prochains mois et qui seraient dans l’incapacité de maintenir l’emploi dans cette attente.

Réinventer l’avenir de notre filière de production indépendante

D’autres questions fondamentales et tout aussi urgentes, touchant à l’économie même des entreprises de production doivent être envisagées, comme les surcoûts et pertes de productivité quotidienne engendrés par les mesures de sécurité sanitaire, l’absence de perspectives de relations d’affaires à moyen terme liée à la suppression des marchés et festivals, la fixation d’un calendrier clair pour la réouverture des salles de cinéma.

Dans ce contexte, la mise en place d’un fonds de solidarité pour les entreprises de production les plus fragilisées par la crise doit être envisagée pour préserver leur capacité à prendre des risques et donner ainsi aux créateurs la liberté d’inventer.

Au-delà de ces mesures propres à faire face aux conséquences d’une situation sanitaire exceptionnelle, le SPI appelle à la mise en place d’un véritable plan de relance structurant pour soutenir la reprise de tous les acteurs de la diversité et de l’indépendance de la création audiovisuelle et cinématographique française, justement salués par le Président de la République.