Lettre ouverte aux diffuseurs, aux plateformes et pouvoirs publics
pour réaffirmer ensemble l’importance des séries créatives et ambitieuses à budget maîtrisé

avec

Juliette Barry, scénariste et réalisatrice Cécile Berger, scénariste Slimane-Baptiste Berhoun, réalisateur Thomas Bidegain, scénariste et réalisateur Anaïs Carpita, scénariste Marie-Sophie Chambon, scénariste et réalisatrice Benjamin Charbit, scénariste et réalisateur Louise Condemi, scénariste et réalisatrice Hadrien Cousin, scénariste Clémence Dargent, scénariste Géraldine de Margerie, scénariste et réalisatrice Noé Debré, scénariste et réalisateur Olivier Demangel, scénariste Benjamin Dupas, scénariste Louis Farge, réalisateur Thomas Finkielkraut, scénariste Elina Gakou Gomba, scénariste Judith Godinot, scénariste Déborah Hassoun, scénariste et réalisatrice Judith Havas, scénariste Fanny Herrero, scénariste David Hourrègue, réalisateur Xavier Lacaille, scénariste, acteur et réalisateur Dorothée Lachaud, scénariste Victor Lockwood, scénariste Marine Maugrain-Legagneur, scénariste et réalisatrice Shirley Monsarrat, réalisatrice Émilie Noblet, réalisatrice Armand Robin, scénariste Victor Rodenbach, scénariste et réalisateur Camille Rosset, scénariste et réalisatrice Fréderic Rosset, scénariste Charlotte Sanson, scénariste et réalisatrice Jérémie Sein, réalisateur Harry Tordjman, producteur Charlotte Vecchiet, scénariste Alice Vial, scénariste et réalisatrice

pour des

Séries innovantes et créations agiles : un vivier d’avenir à préserver

Lettre ouverte aux diffuseurs, aux plateformes et pouvoirs publics
pour réaffirmer ensemble l’importance des séries créatives et ambitieuses à budget maîtrisé

De nombreux et nombreuses réalisatrices, réalisateurs, autrices, auteurs, productrices et producteurs ont fait leurs armes sur des séries courtes ou des séries ambitieuses à coûts maîtrisés.

Ces séries qui ont vu le jour sont bien plus qu’un tremplin : ce sont de véritables laboratoires de narration et d’innovation visuelle, à l’image du court-métrage pour le cinéma.

Ces œuvres s’appuient sur les nouveaux usages du numérique, et traitent de sujets différents auxquels les jeunes générations sont sensibles. Leur existence est fondamentale pour inspirer et construire les goûts de ce public et ne pas l’abandonner aux seuls influenceurs, marques et séries anglo-saxonnes.

Des séries comme Stalk, Bref, Parlement, Irresponsable, Samuel, Skam, Chair Tendre, Mental, HP, Les Grands, Ceux Qui Rougissent, Aspergirl, Follow, Des gens bien ordinaires, L’Effondrement, et d’autres encore, ont fait émerger une nouvelle génération de talents, scénaristes, comédien.ne.s, technicien.ne.s, réalisateurs.trices, qui font les grandes séries à succès d’aujourd’hui et de demain. Ces œuvres ont su capter l’air du temps, explorer des formats hybrides, expérimenter des narrations libres, avec une véritable fraîcheur créative. Elles ont aussi permis de s’adresser à un public jeune qui avait déserté nos écrans.

Cette création est accompagnée et portée auprès des diffuseurs par des producteurs/productrices qui constituent avec les auteurs/autrices et réalisateurs/réalisatrices un tissu créatif essentiel.

Aujourd’hui, ces endroits de création se fragilisent : qu’advient-il d’OCS Signature dans les deux ans ? Si France Tv Slash a augmenté ses apports par série, elle a réduit ses ambitions en termes de nombre de séries alors qu’elle a été précurseur pour accompagner les jeunes talents, les Créations Décalées de Canal Plus n’ont plus de processus de décisions identifiés ni de lignes éditoriales claires. Seules encore 13eme Rue, qui propose de manière récurrente une à deux séries par an, et les créations numériques d’Arte, maintiennent leurs objectifs. Ces orientations se traduisent par un recul net des espaces de création. Cela réduit de fait le territoire d’expression des jeunes talents devant et derrière la caméra aujourd’hui, et fragilisera demain l’ensemble du tissu créatif de notre secteur.

C’est pourquoi nous appelons à une mobilisation constructive entre producteurs, talents, diffuseurs, plateformes, festivals et pouvoirs publics pour relever cet enjeu de politique culturelle. C’est l’avenir de la création audiovisuelle française qui se joue ici. Nous donnons donc un premier rendez-vous aux professionnels le jeudi 18 septembre au festival de La Rochelle pour ouvrir le dialogue et construire ensemble des propositions concrètes.