Le SPI exprime sa stupéfaction et son incrédulité après l’annonce démagogique par plusieurs candidats d’une « suppression de la redevance » qui priverait l’audiovisuel public, radio et télévision confondus, du financement stable, indépendant et pérenne dont il a besoin pour assurer ses missions. Dans un contexte d’hyper-concentration des médias, d’emprise croissante des plateformes numériques anglo-saxonnes et de vulnérabilité des opinions publiques face auxfakenews, le SPI tient à réaffirmer la place centrale de la télévision publique dans le fonctionnement démocratique, l’expression du pluralisme et l’affirmation de notre souveraineté culturelle.

Depuis plusieurs années, le SPI défend la nécessité impérieuse de réformer l’assiette et le montant de la contribution à l’audiovisuel public afin de la rendre plus juste, proportionnelle aux revenus des foyers, mais aussi plus moderne et plus efficace, ainsi que l’ont fait tous les grands pays européens au cours de la dernière décennie, comprenant tous l’impérieuse nécessité de garantir une ressource spécifique directement affectée au financement des médias publics, et indépendante des pressions politiques et des aléas du budget de l’État.  Il n’y a pas d’indépendance des médias publics sans une ressource spécifique, affectée, et pérenne, non sujette à des coupes arbitraires ou à des manipulations de la part de l’exécutif. Si la redevance doit être réformée, cela doit se faire en garantissant strictement ce principe, non de manière aventureuse et sans solution alternative.

Après 200 millions d’économies réalisées en 5 ans, l’audiovisuel public français ne doit surtout pas être affaibli, alors que l’enjeu essentiel est de renforcer notre capacité à produire et à diffuser des programmes, films, fictions, documentaires, animation, captations de spectacles vivants, qui puissent faire rayonner nos valeurs, notre création et notre vision d’un monde pluriel. Les chaînes publiques sont aujourd’hui le premier pilier de notre industrie de programmes, parce qu’elles en sont le premier financeur. Remettre en cause leur économie, c’est affaiblir la France dans la compétition mondiale des images. Alors que nous devrions nous servir des télévisions publiques pour investir plus, au contraire, et nous renforcer dans un univers de communication mondialisée.

Fragiliser le financement des médias publics, c’est en effet attaquer directement notre souveraineté audiovisuelle, à l’opposé de l’action menée sans défaillance depuis plus d’un demi-siècle par notre pays. Cela constituerait une rupture historique avec cette constante défense de notre spécificité, illustrée par les combats victorieusement livrés pour la défense de l’exception culturelle, dont les médias publics sont le premier rempart. 

Le SPI demande à tous les candidats à l’élection présidentielle de prendre des engagements clairs sur les modalités durables du financement des médias publics, par une ressource à la fois spécifique, indépendante du budget de l’État, et dont l’évolution soit garantie dans le temps, car c’est un élément intrinsèque du modèle de société démocratique et pluraliste européen, que seuls des régimes totalitaires et des tribuns populistes osaient jusque-là remettre en cause.

Contact presse :
Olivier ZEGNA RATA – Délégué Général
SPI – Syndicat des Producteurs Indépendants
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