Communiqué du 8 avril 2020
La filière de la production audiovisuelle et cinématographique française représente plus de 200 000 emplois, et une part du PNB français supérieure à l’industrie automobile, l’industrie aéronautique ou le secteur de la pharmacie. Or notre filière a été violemment percutée par la crise due au COVID 19 : arrêt brutal de tous les tournages, ceux qui étaient en préparation comme ceux qui étaient en cours, blocage des studios de post-production, fermeture des cinémas, annulation des marchés et festivals audiovisuels et cinématographiques. De l’amont à l’aval toute la filière connaît un gel complet de ses activités.
Depuis le début de cette crise sans précédent, les producteurs indépendants se sont mobilisés sans relâche : ils ont demandé au Premier ministre, avec les syndicats de salariés, de rendre possible le chômage partiel pour les intermittents et nous avons recommandé à nos adhérents d’y recourir, à chaque fois qu’ils le peuvent. Ainsi les producteurs indépendants tentent de garantir la continuité de l’activité à venir de toute la filière audiovisuelle. Ces efforts nécessitent d’énormes mobilisations de trésorerie. Les entreprises se mettent en danger, pour supporter le coût social des mesures sanitaires de confinement.
Aussi, les producteurs remercient tout particulièrement les pouvoirs publics, qui ont annoncé un certain nombre de dispositifs facilitant le recours à des crédits de trésorerie. C’est pour assurer la mise en place effective de ces outils financiers, d’une manière adaptée aux spécificités du secteur que les syndicats des producteurs indépendants de l’audiovisuel et du cinéma ont ensemble saisi la Fédération bancaire française ainsi que les ministres de l’Économie et de la Culture.
Il est important de noter l’engagement fort de France Télévisions, qui a été le premier diffuseur à réagir et à dialoguer avec l’ensemble des producteurs indépendants pour prendre sa part de l’effort de solidarité de toute la filière, par des mesures économiques adaptées.
C’est dans cet esprit que nous soutenons les initiatives prises en faveur d’une relance des financements de l’audiovisuel privé également, comme par exemple le projet d’un crédit d’impôt sur des dépenses de communication, indispensable pour favoriser un rebond de l’ensemble de l’activité économique, dès que cela sera possible. La communication est au cœur du fonctionnement de notre société et elle contribue à la bonne santé de tous les secteurs.
Dans ce contexte d’activité totalement bouleversée, au-delà des dispositifs conçus par le Gouvernement pour faciliter l‘accès aux crédits, le CNC a également mis en place des mesures importantes, mais encore partielles, pour consolider la trésorerie des entreprises de production confrontées à des dépenses aussi importantes qu’imprévues. Un secteur hautement culturel est particulièrement sinistré et en grave danger, celui de la captation de spectacles vivants : il réclame encore des mesures spécifiques. Les besoins du secteur de la production audiovisuelle sont multiples car notre filière est diverse. Les producteurs indépendants ont donc transmis au Président du CNC, une série de propositions complémentaires adaptées à l’ensemble de la filière de production audiovisuelle, destinées en particulier à soutenir le développement.
Dans cette situation, le SPI est soucieux de ce que les entreprises du secteur ne se retrouvent pas en situation de surendettement après la crise. Les facilités de trésorerie proposées par le Gouvernement (via l’IFCIC, BPI-France, les reports de remboursement de crédits… ) sont vitales pour répondre aux urgences, aux arrêts de tournages et de post-productions, mais de nombreuses entreprises auront besoin d’investissements et de commandes, pour survivre. Certaines ne se relèveront pas si les décalages étaient plus longs que prévus, si la reprise ne pouvait se faire avant plusieurs mois… Il est donc indispensable de créer un fonds de dotation qui soit capable de pallier les besoins qui ne sont pas pris en charge par les assurances.
Une concertation doit s’engager rapidement avec les compagnies d’assurance et la puissance publique sur les conditions qui garantiront la reprise de l’activité. Sans accord avec les assureurs pour garantir le risque de maladie lié au COVID19, aucun tournage ne pourra reprendre. On ne parlera plus de sinistre, mais d’hécatombe. Cette question primordiale doit être réglée de toute urgence et c’est le sens du courrier adressé par tous les syndicats de producteurs audiovisuels et cinématographiques au Président du CNC.
La place de la filière audiovisuelle et cinématographique dans l’économie de notre pays est très importante, et la préservation du tissu de producteurs qui la composent est essentielle à notre avenir : le Syndicat des Producteurs Indépendants appelle l’ensemble des pouvoirs publics, établissements financiers et assureurs, à agir de manière cohérente et concertée, afin que toutes les conditions soient réunies pour un redémarrage rapide des activités de production et de distribution des œuvres, sitôt levées les mesures sanitaires de confinement qui s’imposent aujourd’hui.
Contact presse :
Olivier ZEGNA RATA – Délégué Général
SPI – Syndicat des Producteurs Indépendants
4, Cité Griset 75011 Paris
Tél. 01 44 70 70 44
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