Le fonctionnement de l’Académie des César et sa crédibilité réclament plus de transparence et de modernité.

En ligne avec la prise de parole des réalisateurs et réalisatrices ainsi que des acteurs et actrices, dénonçant la décision de l’Académie des César de refuser le parrainage des jeunes espoirs du cinéma français, Jean-Christophe Folly (L’Angle mort de Pierre Trividic et Patrick Mario-Bernard), par Virginie Despentes, et Amadou Mbow (Atlantique de Mati Diop), par Claire Denis, lors du dîner des Révélations des César lundi 13 janvier, le SPI s’interroge sur les pratiques opaques et discriminatoires à l’origine de ces mises à l’écart et des décisions de refus exprimées par l’Académie des César.

Au-delà du processus d’invitation des marraines et parrains des Révélations, c’est plus largement l’absence de transparence dans les dispositifs de présélections et de votes, voire un manque de sens de l’intérêt collectif dans la gouvernance de l’institution.

Sur quels fondements peut-on légitimer la représentativité accordée aux différents corps de métiers de la profession dans les Comités de présélection ?

Comment l’Académie des César, association à l’origine à but non lucratif, a-t-elle pu devenir aujourd’hui une société privée, détenue par un seul actionnaire, avec un conseil d’administration non élu et non renouvelé ? Quels choix et surtout quels objectifs sont induits par ce changement ?

L’application d’un tarif unique et élevé aux ayants droits qui souhaitent proposer leur film dans le Coffret DVD César mis à disposition des votants répond-elle à ce modèle de gouvernance ? N’y aurait-il pas dans une logique économique et écologique une plateforme en ligne sécurisée à inventer ?

Le SPI exprime par ailleurs son incompréhension en constatant cette année que les techniciens membres de l’Académie ont d’ores et déjà constitué des listes de films présélectionnés, chacun selon de leur corps de métier, afin de « faciliter » le choix des votants dans l’attribution des différents César Techniques.

De telles pratiques ne vont pas dans le sens du renouvellement de nos professions ni de la découverte des talents créatifs du cinéma de demain.

Pour que ces usages et pratiques changent, le SPI souhaite discuter avec l’Académie des César pour favoriser la modernisation et l’amélioration de l’ensemble des dispositifs en place, au service de la diversité des œuvres et des créateurs.